On mange les animaux ?
Un petit garçon brésilien nous pose les bonnes questions, pleines de bon sens naturel…
A chacun de nous de choisir son mode de vie, mais c’est encore mieux de le faire en pleine conscience 😉
A chacun de nous de choisir son mode de vie, mais c’est encore mieux de le faire en pleine conscience 😉
Nous avons inventé la roue, déchiffré le code de l’ADN… Quelle sera la prochaine étape pour l’humanité ? Marion Woodman, analyste jungienne, pionnière et auteure de dix livres, pense que les individus et les sociétés sont destinés à évoluer. Et le meilleur moyen pour évoluer serait d’amener le féminin dans notre culture. Le texte qui suit est tiré d’une interview réalisée avec Marion Woodman.
Quand je parle du « féminin », je ne parle pas de genre. Je parle du principe féminin qui est vivant et actif — ou réprimé — à la fois chez l’homme et la femme. Le principe féminin essaie de se relier. Au lieu de diviser les choses, il dit : en quoi nous ressemblons-nous ? Comment pouvons-nous établir des liens ? Où est l’amour ? Peux-tu m’écouter ? Ecoutes-tu vraiment ce que je dis ? Me vois-tu ? Te soucies-tu de me voir ou pas ?
C’est une question d’une grande importance, et il est difficile de parler du féminin parce que très peu de gens en ont fait l’expérience. Le féminin est présence, et relation, c’est une ouverture du cœur qui fait que lorsque vous rencontrez une autre personne vous voyez réellement sa véritable essence. Quel est le sens de la vie si personne ne vous a jamais vu ?
Je ne peux pas vous dire le nombre de personnes — hommes et femmes — qui ont pleuré dans mon bureau en disant : « Personne ne m’a jamais vu(e). Personne n’a jamais pris le temps de m’écouter. Je ne suis pas digne d’être aimé(e) », une des expressions les plus tristes de la langue. Parfois, un flot de sentiments m’envahit, je tends la main et ils disent : « Ne me touchez pas. Je suis indigne d’amour. » Et ils le pensent. Dans l’enfance, cette personne a été élevée dans un lieu où le féminin n’était pas présent. Pour comprendre, il vous faut avoir expérimenté le féminin.
Posez-vous la question : Qui vous a vraiment vu(e) lorsque vous étiez enfant ? Qui vous a écouté(e) ? Y avait-il quelqu’un avec qui vous pouviez être totalement vous-même et à qui vous pouviez faire confiance et livrer vos sentiments et vos états d’âme ? Quelqu’un qui vous faisait penser : « Bon sang, je suis quelqu’un. Ils sont heureux que je sois là. »
Ce qui est important de nos jours est d’amener le féminin dans notre culture. Et ce n’est pas facile. Comment chacun d’entre nous peut-il participer ? Croyez-le ou pas, il s’agit de quelque chose de très personnel. Prenez le temps d’écouter vos rêves, de les écrire. Prenez le temps de voir qu’il y a en vous des choses qui demandent à être ressenties, ou dites, ou vécues, ou regrettées.
Faites attention à toutes ces choses en vous mais aussi chez ceux qui partagent votre vie. Faites attention au soi véritable.
En ce qui concerne le mot « authentique », il vient du mot « auteur » — que vous pouvez imaginer comme l’auteur de votre être véritable. Lorsque vous vivez votre propre réalité, vous devenez le souverain de votre propre vie. Vous savez qui vous êtes, vous parlez de ce en quoi vous croyez. Il y a une fierté naturelle qui l’accompagne : « Voilà qui je suis — prenez-moi ou laissez-moi. »Pensez à Michelle Obama — elle ne craint pas sa propre force. Et comme sa force n’enlève rien à quelqu’un d’autre, parce qu’elle s’exprime avec amour, elle peut se montrer authentique.
Pour moi, le véritable pouvoir est présence. C’est l’énergie qui jaillit parce que vous savez qui vous êtes, et vous permet de parler et d’agir à partir de cette authenticité. Peu importe votre profession — que vous soyez enseignant, infirmière, etc. ; votre présence est pouvoir. Ce n’est pas un pouvoir sur quelqu’un d’autre. C’est simplement l’expression de qui vous êtes.
Le pouvoir, dans le sens d’exercer un contrôle sur autrui, diffère de cette présence toute personnelle. Ce genre de pouvoir — le pouvoir patriarcal — n’accorde pas de valeur aux autres. Ce vers quoi je tends, c’est l’incarnation de cette présence-pouvoir.
L’amour est le véritable pouvoir. C’est une énergie qui chérit. Plus vous travaillez avec cette énergie, plus vous voyez comment, d’une façon toute naturelle, les gens réagissent à elle, et plus vous avez envie de l’utiliser. Cela fait rejaillir votre créativité, et permet à chacun autour de vous de s’épanouir. Vos enfants, les gens avec qui vous travaillez, tout le monde s’épanouit.
Où s’excerce ce pouvoir dans votre vie ?
— Je ressens ce pouvoir quand… « Je parle à partir de mon être véritable.”
— La femme la plus forte que j’ai jamais rencontrée était… « Marie-Louise von Franz, auteur et psychologue jungienne, une femme très érudite. »
— Trop souvent, les gens confondent puissance et… “Amour. Ils pensent être dans une relation d’amour avec l’autre, alors qu’en réalité ils sont enfermés dans une dynamique de pouvoir, un désir de contrôle, de manipulation, de reproches ou de jugement. Amour et pouvoir sont deux choses différentes.”
— Je me sens moins performante quand… “Mon corps ne soutient pas mon âme.”
— Quand j’ai besoin d’un peu d’énergie… “Je prie.”
Interview de Marion Woodman par Oprah : Looking at power (Oprah.com)
— Traduction : Michèle Le Clech et Roger Faglin
— Source : http://carnetsdereves.wordpress.com
Je termine actuellement la biographie de Élisabeth Kübler-Ross.
Je repense à deux passages en particulier.
Dans un premier, elle raconte comment, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les habitants d’un village à la frontière franco-suisse, détruit par la guerre, utilisaient les jeunes prisonniers allemands comme détecteurs de mines vivants pour déminer leurs champs. Elle essaya, sans succès de faire cesser cette pratique inhumaine. La haine de la population contre les Allemands était trop grande. Ainsi sont morts de la main d’hommes meurtris par les souffrances et le deuil, d’autres hommes, dont certains étaient également de jeunes pères de famille.
Dans un second passage, elle raconte sa rencontre avec la maman de Janek. Janek est le seul survivant de sa fratrie. Ses 12 frères et soeur sont morts dans le camp d’extermination de Majdanek. Sa maman et Janek ont survécu quasiment par hasard.
Comment imaginer que cette mère puisse continuer à vivre après ce cauchemar ? Qu’aurions-nous fait à sa place ? Quelle solution a t’elle trouvé pour ne pas devenir folle ?
« Elle décida de travailler dans un hôpital allemand et de soigner des enfants allemands blessés pendant la guerre pour se protéger elle-même contre la haine et l’amertume. La jeune fille juive se rendit compte que seul l’amour peut combattre le mal. »
Et, chez elle, ce n’est pas juste de l’angélisme, des bonnes intentions ou de belles paroles. Elle est passée à l’action en donnant son temps et son amour à ces enfants allemands.
Je me pose la question pour moi. Qu’aurais-je fait à la place des villageois français ? Et qu’aurais-je fait si Janek avait été mon fils ?
Je fais également le lien avec la manière dont nous gérons tous collectivement nos émotions face aux informations dramatiques dont nous sommes bombardés chaque jour.
Comment allons-nous guérir nos propres émotions ? Quel chemin allons-nous choisir face aux horreurs commises par d’autres hommes ? Chacun d’entre nous a la liberté de choisir quelle voie emprunter pour guérir (ou pas)…